6 conseils pour entreprendre en couple 

Entreprendre, c’est parfois les montagnes russes. Et si entreprendre en couple peut apporter de la force, c’est parfois aussi un défi. Quelques conseils d’Edwige Michau, qui a lancé en 2020 la start-up Barooders avec son conjoint, Geoffroy D’Autichamp.

S’engager dans l’aventure entrepreneuriale est déjà exaltant en soi. Mais lorsqu’on entreprend en couple, cela ajoute une dimension certes enrichissante… mais soyons honnêtes, surtout complexe. Et ce n’est pas une situation rare. En France, on estime que 600.000 entreprises commerciales ou artisanales sont dirigées par un couple et que 200.000 professionnels libéraux exercent avec leur conjoint. Je fais partie de ceux-là. En 2020, j’ai lancé Barooders, une plateforme de revente d’équipements de sports de seconde main, avec mon conjoint Geoffroy D’Autichamp. Voici quelques conseils tirés de mon expérience personnelle pour entreprendre sereinement à deux.

1. Complémentaires vous serez

J’ai du mal à imaginer un couple de cofondateurs qui travaillent ensemble et qui disposeraient des mêmes compétences… Mon conjoint ayant un profil ingénieur et moi commerciale, nous n’avons pas les mêmes forces, ce qui a tout de suite été très porteur. Donc, pour vraiment connaître la réalité pro de l’autre : nous avons décidé d’inverser nos rôles dans notre quotidien professionnel. C’est moi qui chapeaute l’équipe d’ingénieurs parce qu’ils ont besoin d’une fibre commerciale pour mieux appréhender les attentes du client et faire en sorte que le produit soit plus humain, plus accessible.

De son côté, c’est mon conjoint qui gère l’équipe commerciale puisqu’il est en mesure de leur apporter une grande rigueur. Une façon de sortir de sa zone de confort, tout en continuant de transmettre !

2. Sur une vision long terme vous vous alignerez

Dans les moments difficiles, avoir un plan avec un horizon à dix ou quinze ans permet de garder le cap et de se dire qu’on est ensemble, soudés vers cet objectif commun. Un garde-fou pour ne pas rejeter la faute sur l’autre devant tel ou tel problème de fonctionnement. Cette prise de recul nous permet d’être plus à même de relativiser dans les situations difficiles. On respire, on se rappelle pourquoi on s’y est engagé. Avec Geoffroy D’Autichamp, nous avons toujours été animés par le fait d’avoir un impact. 

Nous n’avons pas eu peur de démissionner de nos jobs respectifs, parce que nous voulions apporter nos compétences au service d’une entreprise responsable, valorisant la seconde main. Les quantités de déchets d’articles de sport et de loisirs générés annuellement représentent environ 55 % des nouveaux produits mis sur ce marché chaque année (soit 104.000 tonnes par an), selon l’Agence française de la transition écologique (Ademe).

3. Les sujets vous compartimenterez

Lorsqu’on démarre de zéro pour lancer sa boîte, on a forcément 1.000 casquettes en plus de celle de chef (fe) d’entreprise. Toute la complexité réside dans le fait d’arriver à ‘siloter’, c’est-à-dire découper thématiquement les sujets. Car tout mélanger peut être cause de tensions, voire de burn-out. C’est pourquoi, avec mon cofondateur et conjoint, nous avons établi trois réunions thématiques par semaine : une commerciale, une tech et une marketing. Nous nous forçons de cette manière à ne pas parler des sujets hors contextes – même complexes. Cela peut paraître contre-intuitif mais, d’après notre expérience : plus on silote, mieux on apprend à s’organiser !

4. Bien entourés vous serez

Etre a deux c’est bien, être davantage, c’est mieux. Il nous a été très utile de faire partie de communautés d’entrepreneurs tels que The Galion Project, le Réseau Entreprendre ou encore le collectif Citizen entrepreneurs pour n’en citer que quelques-uns. Cela permet de prendre de la hauteur et d’échanger sur des problématiques, sans que cette pression ne repose uniquement sur son partenaire. Avec un regard tiers, on avance plus facilement sur les points d’achoppement majeurs, les obstacles qui surgissent, les difficultés – même anecdotiques. Les entrepreneurs sont souvent disposés à aider, surtout dans le milieu de la tech.

5. Une vie de parents équilibrée vous aurez

Vie de couple peut rimer aussi avec vie de famille. D’après une étude Bpifrance-Le Lab publiée en novembre 2021, 79 % des dirigeants de PME/ETI affirment être satisfaits de la manière dont ils concilient leur vie familiale et entrepreneuriale. Mais cela nécessite beaucoup d’organisation. Enceinte, j’ai été mise en concurrence face à des hommes sur des gros dossiers et cela n’a pas été simple avec la fatigue de la grossesse. Heureusement, mon conjoint a pris le relai sur certains sujets. Pour lui, comme pour moi, gérer vie de famille et vie professionnelle sur les deux fronts demande de l’anticipation et une hiérarchisation des tâches. Plus les deux parents s’investissent de manière équitable auprès de leurs enfants, mieux se porte la gestion de l’entreprise.

6. Avec sagesse les conflits vous appréhenderez

Et si malgré tous ces conseils, les divergences émergent… Ne paniquez pas. Car être parfois en désaccord est normal, ce n’est pas grave. Ce qui importe, c’est la gestion de ces éventuelles divergences. Evitez la dramatisation, prenez du recul et abordez les sujets avec calme. Vous êtes partenaires en affaires comme dans la vie, alors une approche constructive des conflits renforce votre relation et votre business. Il faut essayer de séquencer, se dire que les difficultés que vous pouvez rencontrer dans l’entreprise ne doivent pas impacter votre relation. Faire la part des choses.

Article écrit par Edwige Michau, cofondatrice de Barooders

Source: Entrepreneurs : les 9 signes prouvant que vous êtes sur la bonne voie (entreprendre.fr)

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